Qu’est-ce que l’hyperventilation ?
L’hyperventilation est un syndrome qui entraîne une augmentation de la fréquence respiratoire et/ou une augmentation de l’amplitude des mouvements respiratoires. Ces augmentations entraînent une hausse du volume d’air qui entre et sort des poumons, ce qui perturbe les échanges gazeux pulmonaires. Conséquence : la personne fait face à un apport en oxygène et à un rejet de CO2 excessifs (ce dernier influant sur la pression partielle de dioxyde de carbone dans le sang, directement liée à la ventilation et l’oxygénation). Cette perturbation est liée aux crises de tétanie.
L’hyperventilation concerne 6 à 10% de la population, majoritairement des femmes, et se constate le plus fréquemment chez des individus entre 15 et 55 ans, même si elle peut également se constater chez des enfants.
L’hyperventilation est étroitement liée aux crises de tétanie et de spasmophilie, qui associent les symptômes de difficultés respiratoires et une tétanie musculaire ou des contractions musculaires involontaires.
Les symptômes de l’hyperventilation
Le diagnostic se faisant par élimination, il peut être assez tardif. On peut avoir recours à un test de provocation d’hyperventilation ou au score clinique de Nijmegen. Le diagnostic peut être posé par un médecin généraliste ou un spécialiste, tel qu’un pneumologue.
- Le score de Nijmegen consiste en un questionnaire relevant 16 critères (anxiété, froideur des extrémités, confusion,…), pour lesquels le patient va indiquer s’il les ressent et à quelle fréquence. Selon ses réponses, un certain nombre de points lui seront attribués (plus il a de points, plus il est probable qu’il souffre d’hyperventilation)
- Le test d’hyperventilation, lors duquel le patient va volontaire causer une crise d’hyperventilation pour que le soignant puisse en observer les symptômes
- Une analyse sanguine afin de déterminer la composition gazeuse du sang, et savoir si la quantité de dioxyde de carbone et de bicarbonates est trop faible
Les principaux symptômes de l’hyperventilation :
- Un poids au niveau de la cage thoracique, parfois accompagné de douleurs
- Un souffle coupé
- Impressions de chaud et/ou de froid
- La bouche sèche
- Les mains moites
- Palpitations
- Les membres endoloris, engourdis ou raides
- Des crampes
- Des maux de tête
- Fatigue
- Manque de concentration
- Vertiges
- Sautes d’humeur, anxiété, dépression
- Troubles du sommeil
Si ces symptômes peuvent être aigus, ils se déclarent souvent de manière chronique.
L’hyperventilation aiguë
Quoique peu fréquente, il s’agit d’une forme très impressionnante, d’autant plus que le patient ne comprend généralement pas ce qu’il se passe. Terreur, suffocation, douleurs thoraciques,… Le sujet (et son entourage) vont généralement croire à une infarctus ou une autre urgence similaire et faire appel aux secours. La crise ne présente néanmoins que très peu de risques.
L’hyperventilation subaiguë
Si l’hyperventilation se prolonge (à cause d’une absence de diagnostic et/ou de traitement), les symptômes vont généralement évoluer vers des versions moins aigües : la suffocation devient une difficulté à respirer, la panique devient de l’angoisse. L’ensemble des symptômes, en l’absence de diagnostic, pousse le patient à la panique : il est convaincu d’être atteint d’une maladie grave.
L’hyperventilation chronique
Forme de loin la plus commune : l’hyperventilation s’est alors installée depuis longtemps. Il arrive même que les patients aient oublié l’événement déclencheur initial. Généralement difficile à diagnostiquer, les symptômes sont assez peu spécifiques : une fatigue, une impression de manquer d’air ou de difficulté à respirer. Courantes sont les douleurs au niveau de la poitrine, une toux persistante, les palpitations et l’arythmie cardiaques, ainsi que les céphalées. Le patient rapporte souvent de l’anxiété, une dépression et des troubles du sommeil.
Quelles sont les causes de l’hyperventilation ?
L’hyperventilation peut avoir différentes explications. Elle peut être volontaire mais peut aussi être le signe ou la conséquence :
- d’un état de stress ou d’anxiété, de crises de panique, qui créent un cercle vicieux (tel que la dépression ou le burn out)
- de la fièvre
- d’une douleur intense
- d’alcool, de drogues, de café ou de certains médicaments
- de certaines maladies respiratoires, comme l’asthme (un asthmatique sur trois souffre d’hyperventilation), la pneumonie, l’embolie pulmonaire, le pneumothorax, la fibrose pulmonaire ou l’œdème pulmonaire
- de la grossesse
- de la haute altitude, entraînant une hypoxie (manque d’oxygène)
- d’une acidose métabolique
- d’une atteinte du système nerveux central
- de la sepsis
Évolution des symptômes et complications
La cause à l’origine des troubles respiratoires et le profil du patient vont déterminer l’évolution des symptômes. Dans quelques cas graves, l’hyperventilation peut même présenter des risques de mort.
Traitements de l’hyperventilation
Selon le diagnostic, plusieurs traitements peuvent être envisagés :
- Si la cause est le stress et l’anxiété, pratiquer une activité de relaxation (yoga, méditation, sophrologie, ou l’utilisation d’appareils tels que l’ANDUFIT) peuvent mener à un soulagement durable des symptômes sans le moindre effet secondaire. Dans les cas plus sérieux, un traitement médicamenteux à base d’anxiolytiques peut être envisagé
- Des séances de kinésithérapie peuvent être efficaces, afin de réapprendre à respirer avec une amplitude complète du diaphragme
- Une ventilation assistée mécanique
- Lors d’une crise, respirer dans un sac en papier peut soulager le crise, car le patient va ré-inspirer une plus grande quantité de CO2 et rétablir l’équilibre gazeux dans son sang